|
|
Avant-propos
Introduction
Chapitre II Chapitre
III Résumé
Conclusion Bibliographie
Corpus Contact |
CHAPITRE I :
Un dialogue de film
I La composition d'un film
A Le visuel
B Le sonore
II Le dialogue au cinéma
A Les divers types
de dialogue
B Les fonctions du
dialogue
C Les modèles conversationnels
et interactionnels
D Les spécificités
du dialogue au cinéma
III Les interférences
|
|
CHAPITRE I
II
Le dialogue au cinéma
C
Les modèles conversationnels et interactionnels
Les dialogues de
film sont proches de ceux de la littérature et de la conversation réelle.
Sylvie Durrer a fait une étude sur "les formes de base du dialogue romanesque
". La typologie qui suit est extraite de son ouvrage(cité in Pratiques
n°65) et a été citée dans celui de J. Vanoye .
Sylvie Durrer définit ses modèles selon cinq paramètres :
1 la nature de la relation entre les interlocuteurs
2 le degré de connaissance ou d'ignorance des interlocuteurs par rapport
aux informations échangées
3 la nature des enchaînements d'actes de langage privilégiés
4 le degré de spécialisation des interlocuteurs dans tel ou tel acte de
langage
5 l'existence ou non d'un accord final
A partir de cela,
Sylvie Durrer distingue trois modèles conversationnels et interactionnels
: le schème d'interaction polémique, le schème didactique et le schème
dialectique.
¨ Le schème polémique se caractérise ainsi :
1 égalité entre les interlocuteurs
2 les interlocuteurs prétendent détenir l'information décisive, la vérité,
la raison et dénient cette qualité au partenaire
3 assertion / contre assertion, questions rhétoriques
4 pas de spécialisation
5 pas de double accord
Ce schème se retrouve dans la discussion entre les jeunes après la confrontation
en mobylette avec la voiture (plans 209-210). Les interlocuteurs sont
égaux (1) puisqu'ils ont le même âge et viennent de vivre la même aventure.
Ils ont tous une idée précise de ce qui s'est passé et de ce qu'ils
ont vu (2). Cela se perçoit dans leur désir de parler et de faire taire
l'autre : " ta gueule " (209.16, 210.2), " mais t'arraches-toi " (210.9),
" t'as raison " ironique (210.19). leur discours est fait essentiellement
d'assertions (3). Leurs interrogations ne demandent pas de réponse (3)
: " t'as vu comment elle est " (209.18-19), " t'as vu où elle est "
(210.4). La discussion n'a pas d'issue et elle est interrompue par la
crise de Freddy (210.21).
¨ Le schème didactique se caractérise comme suit :
1 inégalité discursive entre les interlocuteurs
2 l'un des locuteurs détient les connaissances ou les informations que
l'autre veut obtenir
3 dominante questions / réponses
4 spécialisation respective (questionner / répondre)
5 accession possible à une position commune si elle est acceptée de
part et d'autre
On retrouve le schème didactique lorsque René interroge Freddy sur son
pinson (plans 68.63 ; 69). René avait auparavant questionné Yvette à
propos de Cloclo. Entre René et Freddy on perçoit une inégalité (1)
puisque le premier ne semble pas avoir de grande connaissance au sujet
du pinson. Ainsi Freddy détient les connaissances (2) et René pose de
nombreuses questions pour y accéder (3). Le dialogue est un jeu de questions-réponses
dans lequel Freddy est celui qui répond (4). René arrivera au stade
de connaissance qu'il désire puisque Freddy répond à toutes ses questions
(5). Cependant, on remarque que les réponses de Freddy sont succinctes
ce qui oblige René à poser beaucoup de questions.
¨ Le schème dialectique est caractérisé par :
1 égalité et partage entre les interlocuteurs
2 position commune d'ignorance ou de manque vis-à-vis d'un objet ou
d'un savoir
3 utilisation des deux types d'enchaînement : assertion / contre assertion,
question / réponse
4 non spécialisation
5 accord et progression vers le but commun
Nous pensons qu'il n'y a pas d'exemple explicite de schème dialectique
dans les conversations des personnages de La Vie de Jésus.
La difficulté avec le film étudié est que les conversations sont de
courte durée : cela rend compliquée l'application d'un schème à un élément
plus grand que quelques répliques.
Il est possible de mélanger ces trois interactions ou de les dissimuler
l'une sous l'autre.
|